Des conflits résolus à Béni grâce au Partenariat pour le développement de l'est du Congo – Tujenge : résultats clés et histoires de succès.

Des conflits résolus à Béni grâce au Partenariat pour le développement de l'est du Congo – Tujenge : résultats clés et histoires de succès.

11 Aout 2023

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Au Nord-Kivu, dans la ville et territoire de Béni, la SOFEPADI pose les bases d’une paix durable en fournissant des efforts communautaires de gestion, d’atténuation et de prévention des conflits.

Depuis le mois d’août 2021, plusieurs activités ont eu lieu dans le cadre du projet « Partenariat pour le Développement de l’EST du Congo. Ces activités ont contribué au renforcement de la cohésion sociale entre les membres de la communauté.

Les résultats clés suivants ont été notés :

  • 446 personnes dont 151 femmes sont impliquées dans l’examen des processus de dialogue existants. Il s’agit de 81 personnes à Ruwenzori, 99 à Mulekera et 266 à Buliki ;
  • 6 analyses contextuelles sont menées à Ruwenzori, Mulekera, et Buliki. À l’issue de ces analyses, 37 facteurs des conflits ou blocages sont identifiés et 26 conflits répertoriés.
  • 125 Personnes sont touchées par les consultations communautaires et 7 cahiers de charge élaborés par les groupes cibles et parties aux conflits (Pygmées, Bantous, les chefs terriens) dans le cadre de préparation au dialogue pour adresser pacifiquement les conflits communautaires en commune de Mulekera
  • 7 Mini dialogues sont réalisés pour la recueille des cahiers de charge de chaque partie impliquée dans les confits communautaires en commune de Mulekera.
  • 14 Organisations à base communautaire (OBC) accompagnées et formées sur la détection précoce des conflits,
  • 140 membres de 20 OBC ont développé leurs capacités en matière d’identification, l’atténuation et la gestion non violente des conflits.
  • 123 Structures des jeunes cartographiées parmi lesquelles 7 dans la ville de Béni, 25 dans la commune de Mulekera, 68 à Ruwenzori et 23 dans le groupement de Buliki.
  • 2 dialogues ont abouti à la résolution pacifique des conflits. Nous citons :
  • Le conflit de leadership entre deux entités déconcentrées du village Bashu Bapakombe Bakondo et le groupement Bathangi Mbau. Ce conflit né de l’absence de la reconnaissance de l’autorité coutumière du chef des villages de Bashu Bapakombe par le chef du groupement de Batangi-Mbau. En effet, la transformation pacifique de ce conflit a permis à ce que : (a) le chef de village de Bashu Bapakombe est reconnu par le chef de groupement et un acte de reconnaissance de l’administrateur du territoire de Beni est signé, (b) le chef de village des Bashu Bapakombe est officiellement installé, (c) ce chef de village des Bashu Bapakombe qui posait des actes dans la commune de Ruwenzori ne le fait plus et (d) la communauté Bapakombe Bakondo a recouvert son identité dans la zone, ce qui a atténué le risque de disparition de cette communauté du fait de la mise en place et extension de la ville de Beni,
  • Le conflit identitaire entre les peuples pygmées et les bantous est transformé dans les différents quartiers de la commune de Mulekera. Ce conflit né des avances amoureuses d’un policier envers une femme pygmée mariée. Les revendications du mari des pygmées ont tourné au meurtre de celui-ci. Ce qui déclencha une escalade des violences dans la partie Mbutaba. Des pygmées assimilant toute personne aux bantous et ciblant toutes les couches sociales en présence, cela pour pousser de l’autre côté les bantous du milieu de Mbutaba et Sayio à procéder à l’exclusion des pygmées dans les quartiers Matembo et Sayio.

Des histoires succès ci-dessous illustrent les changements et transformation pacifique des conflits dans la communauté grâce aux dialogues démocratiques :

Une autorité locale, le Commissaire supérieur Ngongo apprécie les approches communautaires d’identification et résolution pacifique des conflits en commune de Mulekera :

 « Avec d’autres autorités, leaders locaux, personnes influentes et membres des structures communautaires de paix, nous avons été honorés de prendre part aux activités d’analyse de contexte. Ces activités nous ont permis d’identifier les conflits existant dans différentes zones de mise en œuvre du projet. Ainsi, les facteurs et blocages des conflits ont été identifiés à cet effet. Je suis satisfait du fait que le projet prend en compte les avis de la communauté pour   discuter des problèmes et défis de la zone. Nous saluons l’initiative de nous impliquer à l’identification et la résolution de nos propres problèmes. 

Comme vous le savez, la commune de Mulekera est reconnue comme l’une des communes les plus touchées par les tensions en ville de Béni, ceci est lié aux différentes manifestations publiques menées par les groupes de pression.

Je suis rassuré du fait que ce projet vient d’identifier des vrais problèmes avec des propositions, des voies de solution en vue d’assoir le retour de la paix et la cohabitation dans ma zone (juridiction), je remercie ce programme et souhaite que tous les problèmes identifiés ici puissent trouver des solutions durables au cours des prochaines étapes de processus de dialogues qui vont suivre . »

Commissaire supérieur Ngongo Mayanga Dieudonné, bourgmestre de la commune Mulekera

Enfin la paix entre les Bashu-Bapakombe et les Batangi !

 « Nous sommes heureux d’être témoins et compté parmi les auteurs de la résolution du conflit de leadership entre le chef de la localité Bashu-Bapakombe et le chef de groupement de Batangi-Mbau. Un conflit qui date de 10 ans suite aux limites établies entre les deux localités. L’histoire renseigne que les Batangi avaient volé par ruse les terres des Bapakombe pour devenir le groupement au détriment de la jouissance de Bapakombe qui devraient être gestionnaires du groupement. 

Au cours des travaux sur la limite de la ville et le territoire de Béni, la communauté Bakombe n’était pas consultée, cette exclusion fut une source des conflits, de revendication des terres et de leadership de gestion. 

Au cours d’un dialogue communautaire, les deux chefs ont été rapprochés [par la médiation et la facilitation de l’inspecteur provincial de la territoriale soutenu par SOFEPADI via le projet Tujenge. Un acte de conciliation a été signé entre les deux parties en conflit (le chef de village Bashu BApakombe et le chef de groupement Bantangi Mbau) devant les autorités du Territoire et ville de Béni, les dignitaires coutumiers ainsi qu’un procès-verbal de reconnaissance du chef BAPAKOMBE par la famille régnante a été acté et adressé au chef de Secteur qui, à son tour, a amorcé les démarches de l’arrêté provincial de reconnaissance du chef BAPAKOMBE. Je me sens joyeux de voir que cette résolution vient de créer un climat de confiance et de cohabitation pacifique entre les communautés de la commune de Ruwenzori (les Bapakombe et les autres : nandes), qui vivaient sous pression du pouvoir coutumier en plein espace urbain. Comprenant combien que tout conflit nécessite une résolution, je prends l’engagement d’être un des acteurs du changement dans ma communauté « 

KONDO MOTI sage de la localité Bapakombe

Les résolutions du dialogue saluées par les parties au conflit.

 « Je suis comblé de gratitude pour l’accompagnement dont j’ai bénéficié avec mon confrère le chef de groupement de Batangi Mbau concernant le conflit autour du conflit de leadership entre deux entités déconcentrées du village Bashu Bapakombe Bakondo et le groupement Bathangi Mbau. Je salue les avancées dans les échanges qui ont eu lieu au cours du dialogue démocratique, à l’issue duquel les vérités sur la reconnaissance de ma localité de BAshu-BApakombe ont été dévoilées devant toutes les autorités et membres de la notabilité. Un acte conciliation faisant ressortir le respect des limités entre les entités et ma reconnaissance en tant que chef de villages Bashu-BApakombe Bakondo a été signé. Ainsi, j’espère que la mise en application des actions issues du plan d’action de dialogue sera effective dans le cadre de la recherche de la cohésion sociale entre nous Bapakombe et nos frères Batangi  « ,

Mwami ACHU TAIBO chef des villages Bashu Bapakombe

Un membre de la communauté des peuples autochtones témoigne du processus de paix et cohésion sociale qui a assuré le recouvrement des droits de propriété !

 « Mon père et moi avions compris que notre concession voulait être prise par une des familles bantoues au Nom de Sedeka. Pourtant, depuis les années 1970, ma famille et celles des autres pygmées vivaient sur cette terre. Ceci nous a mis en situation de conflit avec la famille Sedeka. Grace au programme Tujenge, nous avons été réunis en dialogue avec l’implication des autorités, y compris le bourgmestre de la commune Mulekera qui s’est impliqué personnellement dans la résolution non violente de ce conflit. La joie est notre de voir que les délimitations entre les villages des Pygmées et les champs de la famille SEDEKE ont été faites et nous avons recouvré notre terre, que nous considérons comme la source de notre identité. Suite à la résolution pacifique de ce conflit, nous nous sommes rencontrés avec les bantous enfin de célébrer la réconciliation et la cohésion sociale qui augurent le retour de la paix sociale grâce à laquelle nous allons éviter les nouveaux conflits et s’engager autour des valeurs de vivre ensemble.

Je suis très heureux pour la considération que Tujenge a accordé à notre peuple qui est de fois marginalisé. Cette considération nous accorde aujourd’hui plus de valeurs. Je m’engage aux côtés de mes paires à être un des acteurs de paix dans mon église où je suis pasteur.  Mon engagement pour prêcher la paix est donné. Ça me fait chaud au cœur de nous voir aujourd’hui prier avec les bantous dans une même église. Les efforts fournis par la SOFEPADI dans la résolution pacifique des conflits, ont été les premiers à Manjua, Sayo, Mbutaba et ceci reste à encourager étant donné que c’est la première organisation qui a mis sur une même table deux peuples qui jadis se disputaient. Selon moi, la paix demeure un besoin naturel pour nous pygmées et bantous dans notre entité de Sayo_Mbutaba.« 

Paiso Moise, Leader Pygmée, pasteur d’une église protestante.

« Bâtir la paix nécessite un dépassement de soi dixit Shurkuru Exaucé »

 « Depuis un bon temps, notre entité a connu le conflit opposant les communautés pygmées aux bantous, à la suite d’une incompréhension entre les membres ces deux communautés. Ce conflit a affecté et impliqué les jeunes à différents niveaux. Je faisais partie d’un groupe des jeunes de ma communauté qui se battaient pour protéger nos valeurs. Nous avons connu à plusieurs reprises, pendant plusieurs années, les attaques des jeunes de Masosi (cellule de la communauté bantoue en commune de Mulekera), une situation qui causait des dégâts, affectant ainsi notre collaboration et cohabitation. Aujourd’hui, grâce au programme Tujenge, nous avons été réunis autour d’une table enfin de résoudre le conflit qui nous mettaient en désaccord avec les jeunes pygmées. À l’issue de ces assises du dialogue entre les pygmées et bantous de Masosi y compris la famille SEDEKE, nous notons une bonne collaboration entre nous. Ainsi, nous nous réunissons pour échanger sur des questions qui concernent nos deux communautés. Des matchs de football sont organisés de manière inclusive. Avec eux, nous participons aux assemblées des associations villageoises d’épargne et de crédit jusque-là initiées par les bantous pour renforcer notre cohabitation. De tout ce processus, j’ai compris que bâtir la paix nécessite un dépassement de soi pour prendre en considération l’autre, en tant que jeune footballeur, je contribue à passer un message de paix en travers les matchs que nous organisons avec nos équipes« ,

SHUKURU OMBILEU Exaucé, jeune membre de l’équipe de football de MBUTABA, âgé de 21 ans, célibataire.

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