En République Démocratique du Congo, une personne sur dix qui survivent à des violences sollicite l’accompagnement juridique et judiciaire. Même celles qui le font se retirent souvent du processus de la justice suite aux préjugés selon lesquels « la justice appartient aux plus forts, aux plus puissants… »
« Je ne croyais pas à la justice dans mon pays, jusqu’au jour où mon chemin a croisé celui de la SOFEPADI. Je ne pensais jamais que mes frères et moi serons remis dans nos droits enfin de jouir des biens de notre défunt père. », s’exclame Yaz* (nom d’emprunt), deuxième d’une famille de 12 enfants. «
Lorsque Yaz et ses frères se sont finalement rendus au commissariat de Rwezori à Beni dans le Nord-Kivu, ne savaient pas à quoi s’attendre.
» C’était après une réunion familiale. La conclusion était que chaque enfant retourne chez sa mère, étant issus d’une famille polygame. L’objectif était que les maisons et parcelles laissées par notre père soient vendues. Nous n’étions pas d’accord et nous ne savions quoi faire. Nous étions délogés de force pour aller vivre avec notre grand père dans sa cabane et cela dans des conditions de vie misérables. Vu les conditions difficiles, nous avons décidé de retourner dans notre maison. C’est là que certains membres de notre famille se sont irrités et nous ont tabasser violemment. Nous avions ainsi décidé d’aller au commissariat pour porter plainte. Cela sans espoir de gagner vu notre statut et situation… Mon frère ainé était en 6eme des humanités et notre cadet à l’école primaire. «
Le manque de confiance dans le système judiciaire décourage la plupart des survivants de demander de l’aide. Yaz et ses frères ont échappé à ceci. Ils ont été bien accueillis au commissariat de Rwenzori appuyé par la SOFEPADI pour l’accompagnement des cas en justice.
» Nous avons été bien accueilli au commissariat. Après l’introduction de notre plainte, le commandant de la police nous a référé à Me. Rhola, assistante juridique de la SOFEPADI pour la confirmation de notre plainte au parquet. Avec elle, nous avons eu des séances de conseil et orientation. C’est de là que nous avons décidé d’aller rester à Kasindi dans une autre maison laissée par notre père. Pendant deux semaines de suivi de notre dossier au parquet, nous faisions de mouvements de Kasindi pour Beni. SOFEPADI assurait notre transport et les frais des dossiers. »
Au grand soulagement de Yaz et ses frères, sont rentrés dans leurs droits et ont déménagé pour béni dans leur résidence. Ils disposent actuellement des documents des biens laissés par leur père qui étaient sous la responsabilités des certains membres de la famille élargie.
» Nous sommes soulagés. Nous percevons déjà les différents loyers de location de nos maisons. Nos parcelles n’ont pas été vendues comme comploté. Grace à la justice, mes frères et moi croyons encore à la vie. Notre frère ainé travaille déjà dans l’entreprise où notre père était chauffeur avant son accident de circulation qui avait causé sa mort. Mes petits frères et moi poursuivons les études et résidons actuellement dans notre maison à Beni. La SOFEPADI continue de nous prêtait oreille et main forte en cas de besoin. Nous ne saurons jamais dire merci à cette organisation et ses donateurs pour les bienfaits dans notre communauté en générale et pour notre cas en particulier. »
L’accompagnement juridique et judiciaire de la SOFEPADI à travers son clinique et son partenariat avec les commissariats, contribue à briser le cycle de la violence en aidant les survivants, les familles et les communautés à revenir dans leurs droits. 13 commissariats disposent grâce à l’appui technique de la SOFEPADI, d’un personnel spécialisé qui oriente les personnes nécessiteuses vers l’unité compétente la plus proche. Cette démarche rend les survivants plus susceptibles de signaler les abus et de demander justice.
La SOFEPADI oeuvre pour la promotion et la défense des droits spécifiques des femmes et des filles.
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