Le projet « MAKOKI YA MWASI » en République Démocratique du Congo se concentre sur la transformation des normes négatives à l’égard des femmes et des filles, ainsi que sur la sensibilisation aux droits des femmes à travers le protocole de Maputo. Dans le cadre de ce projet, la Solidarité Féminine pour la Paix et le Développement Intégral a réalisé de nombreuses activités à travers les champions genre dans la ville et la province de Kinshasa, ainsi qu’en ville et territoire de Beni. L’objectif était de promouvoir l’engagement communautaire et le changement de comportement, avec le soutien financier d’IPAS.
La première étape cruciale du projet a été la cartographie des champions genre au sein des communautés ciblées. Vingt champions ont ensuite été formés sur l’engagement communautaire et le changement de comportement. Ces champions ont joué un rôle essentiel dans la mobilisation communautaire pour le changement, en utilisant des plans d’action spécifiques pour transformer les normes négatives à l’égard des femmes et des filles.
Les champions genre ont mené différentes activités de sensibilisation, touchant un total de 14 769 personnes. Parmi ces activités, on compte six séances de sensibilisation, 17 causeries éducatives, deux réunions communautaires, sept groupes de discussion, huit sensibilisations de masse et cinq théâtres participatifs. Ces initiatives ont été mises en œuvre dans les zones du projet, avec un impact significatif dans les villes de Beni et Kinshasa.
Les sensibilisations de masse ont joué un rôle crucial dans la mobilisation d’un grand nombre de personnes, en les aidant à comprendre les formes et les types de violences subies par les femmes et les filles. Un accent particulier a été mis sur l’accès aux soins complets d’avortement, conformément au protocole de Maputo. Les messages clés développés par les champions genre en collaboration avec les acteurs clés ont contribué à transformer certaines normes négatives et pratiques néfastes.
Il est important de souligner que les violences économiques, physiques et les avortements clandestins restent fréquents en RDC. Les femmes et les jeunes filles sont les plus vulnérables et souvent moins informées de leurs droits, y compris celui de disposer de leur corps. Les activités de sensibilisation menées par les champions genre, notamment les réunions communautaires, les groupes de discussion et les causeries éducatives, ont contribué à combler cette lacune d’information.
Les champions genre ont utilisé les radios communautaires comme un canal de communication sûr, rapide et transparent pour atteindre un large public. De plus, l’implication des autorités locales telles que les chefs de quartier et les chefs de marché a joué un rôle positif dans la réussite des activités et dans l’accès à un plus grand nombre de personnes sur le terrain. Pour garantir la mise en œuvre d’actions conjointes, les champions genre ont travaillé en étroite collaboration avec les mobilisateurs communautaires. Ensemble, ils ont renforcé le message et ont réussi à toucher les détenteurs des normes négatives. Les leaders coutumiers et religieux ont été particulièrement impliqués dans la transmission du message de changement, avec un total de 156 d’entre eux engagés à être des modèles de transformation des normes négatives et à promouvoir la masculinité positive.
Le projet MAKOKI YA MWASI en RDC démontre l’importance de l’engagement communautaire et du changement de comportement dans la lutte contre les violences basées sur le genre. Les activités menées par les champions genre ont permis de sensibiliser un grand nombre de personnes, de transformer des normes négatives et de renforcer la vulgarisation des droits des femmes. Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour protéger les femmes et les filles de toutes formes de violence et pour garantir leur pleine autonomie.
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