L’année 2023 a été marquée par un record considérable dans la prévention et la réponse aux violences basées sur le genre à travers différents projets mis en œuvre par SOFEPADI. Notre appui holistique aux survivant(e)s des violences basées sur le genre a permis d’accompagner 13 558 survivant(e)s, parmi lesquels 4 808 cas au niveau médical, 7 172 ont bénéficié des services psycho-sociaux, 528 ont accédé aux services juridiques et judiciaires et 1 050 ont été ré- insérés sur le plan socio-économique et scolaire.
Il a été remarqué une hausse des cas de violences basées sur le genre à hauteur de 17% comparativement aux cas accompagnés en 2022, s’élevant à 11 317 survivant(e)s. L’accompagnement des cas en justice a permis d’obtenir 205 jugements dans les tribunaux de grande instance, 44 décisions de justice ont été obtenues au sein des tribunaux pour enfants et 15 arrêts de la cour, grâce à notre appui. Quant aux condamnations, la peine la plus lourde variait entre 3 et 20 ans de Servitude Pénale Principale, et les Dommages et Intérêts allaient de 1 000 à 3 000 dollars payables en Francs Congolais.
Parmi les jugements obtenus, 4 ont été des acquittements. Dans le but d’assurer l’auto-prise en charge des survivant(e)s de VBG et l’appui scolaire, nous avons réinséré 798 survivant(e)s sur le plan socio-économique en leur apportant une assistance en Activités Génératrices de Revenus (AGR) et en renforçant leur autonomisation pour qu’elles soient en mesure de se prendre en charge et d’assurer leur survie.
En effet, 252 filles et garçons survivant(e)s et victimes des conflits armés ont bénéficié de la réinsertion scolaire alors qu’ils/elles avaient déjà perdu espoir de reprendre le chemin de l’école. Notre appui au gouvernement dans la prévention et la résolution des conflits a été renforcé à travers l’implication de 516 autorités et leaders communautaires à tous les niveaux, ce qui a favorisé leur engagement dans la transformation et la résolution des conflits par des alternatives non violentes au sein des zones de mise en œuvre.
De plus, 1 998 leaders locaux se sont engagés dans la transformation des normes négatives liées au genre et le référencement des cas de VBG vers les structures sanitaires de prise en charge. Ceux-ci ont joué un rôle important d’acteurs de changement dans leurs communautés.
Au sein de notre clinique gynéco-obstétrique « Karibuni Wa Maman » de Bunia en province de l’Ituri, nous avons réussi à poursuivre avec le service complet des soins préventifs et curatifs disponibles, sûrs et adaptés, répondant aux besoins de la population bénéficiaire, en accompagnant 7 855 nouveaux patients ayant bénéficié de soins de qualité suivant les protocoles de prise en charge spécifiques à chaque service.
De nos actions, plusieurs membres des communautés et jeunes ont compris l’importance du suivi médical et de la planification familiale. À travers 230 séances de sensibilisation, 20 624 personnes ont eu accès aux messages sur les thèmes de la santé sexuelle et reproductive et les services y liés. Ce qui a permis aux membres des communautés d’intégrer l’aspect de la planification familiale dans leur mode de vie au quotidien.
Pour renforcer notre accompagnement en faveur des structures sanitaires, nous avons renforcé les capacités de 198 prestataires de soins sur la gestion clinique des cas de viol. De plus, 204 agents psycho-sociaux issus des formations sanitaires ont été formés sur l’accompagnement psycho-social des cas de viol, ainsi que 120 acteurs judiciaires capacités sur l’écoute, la collecte des preuves et l’instruction des dossiers judiciaires des survivantes des violences basées sur le genre.
Pour mieux assurer l’accompagnement des survivantes et assurer leur suivi sécurisé, nous avons construit 30 espaces sûrs pour les filles et femmes y compris les survivantes des violences basées sur le genre. A travers ces espaces aménagés, 9 921 personnes ont fréquenté ces lieux et leur situation a été stabilisée, parmi lesquelles 1 396 filles et 8 525 femmes. Pour renforcer la gestion confidentielle des cas de violences basées sur le genre au sein des formations sanitaires appuyées, nous avons construit 33 points d’écoute confidentiels pour appuyer la prise en charge psychologique des survivant(e)s des violences.
Notre action de mobilisation communautaire pour la paix, la prévention contre les violences basées sur le genre, les exploitations et abus sexuels a été remarquable à travers 779 séances de sensibilisation, 192 émissions radio et 3 762 spots radio atteignant 244 629 personnes dont 102 907 femmes, 50 092 hommes, 55 857 filles et 35 773 garçons, sensibilisés sur la prévention des violences basées sur le genre, le référencement des cas et la cohabitation pacifique au sein des communautés, pour y parvenir, nous avions collaboré avec 100 structures à base communautaire à travers lesquelles 120 animateurs/trices ont été renforcé(e)s en capacités sur les notions de prévention et de référencement des cas de violences basées sur le genre, ce qui a permis aux communautés d’être informées sur les violences basées sur le genre ainsi que sur les services disponibles pour la prise en charge des cas dans les zones d’intervention au Nord-Kivu et en Ituri.
Pour améliorer la sécurité alimentaire, 730 agriculteurs constitués en Champs et écoles paysans ont amélioré leurs revenus grâce à leur participation aux associations agricoles et associations villageoises d’épargne et de crédit, tout comme 225 éleveurs qui ont bénéficié de revenus grâce à l’élevage de porcs, chèvres, lapins et poules octroyés par la SOFEPADI et l’Union Européenne au Nord-Kivu et en Ituri.
Dans le but de renforcer la masculinité positive à travers la transformation des normes néfastes, 20 champions du genre ont été outillés afin d’être des modèles de changement des normes négatives au Nord-Kivu et à Kinshasa.
L’approche « Communities Care » a été développée afin de transformer la prévention des normes néfastes au genre, en mettant en place 48 groupes de dialogue communautaire dont 32 en Ituri et 16 à Beni, afin de réduire les normes négatives au genre. Cette approche nouvelle, développée avec le partenaire UNICEF, a été bénéfique pour le changement des normes néfastes réduisant les violences basées sur le genre.
Dans le but de rendre les jeunes à besoins spécifiques résilients face aux crises et chocs, nous avions finalisé et doté de kits de sortie AGR (Activités Génératrices de Revenus) à 383 jeunes garçons et filles au sein des centres de formation socioprofessionnelle, et ceux/celles-ci ont amélioré leurs revenus grâce aux activités entrepreneuriales et à l’apprentissage de métiers.
Quant au processus de cohabitation pacifique, la SOFEPADI a accompagné les communautés locales des zones d’intervention dans la résolution non violente des conflits à travers des dialogues inclusifs avec les parties prenantes et autorités locales. Pour y parvenir, 7 cadres de dialogue ont été outillés sur le processus de dialogue inclusif ainsi que sur les outils de résolution des conflits, et ils ont mené 5 analyses contextuelles ayant ressorti une dizaine de conflits, parmi lesquels 6 ont été résolus, dont 3 en groupement Buliki, 2 en ville de Beni et 1 en territoire de Djugu, renforçant ainsi la cohésion sociale dans ces zones.
À travers la gouvernance participative, 10 forums d’éducation à la paix ont été mis en place en Ituri, ainsi que 36 plans de renforcement des capacités de 1 368 acteurs de paix sur l’approche FIRE (Fort, Inclusif et Redevable), développés avec le partenaire IRC dans le programme KWAAJILI YETU en Ituri.
Coordinatrice Nationale SOFEPADI
La SOFEPADI oeuvre pour la promotion et la défense des droits spécifiques des femmes et des filles.
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